Savoir communiquer en anglais, une compétence essentielle pour votre employabilité

Basée en Nouvelle Aquitaine, Cécile GAROFOLI est Consultante en développement professionnel pour l’Apec. Elle accompagne les cadres en recherche d’une mobilité professionnelle, en face à face ou  en ligne. Elle revient avec nous sur l’importance des langues dans la recherche d’emploi.

Faut-il encore, à l’heure des applications ultra performantes, être bilingue pour être embauché ?

Bien sûr, aujourd’hui, on peut « tricher » dans ses mails grâce à l’aide proposée par les correcteurs et toutes ces nouvelles applications de traduction, mais maitriser l’anglais, à l’écrit comme à l’oral, reste indispensable !

Il n’y a pas réellement besoin d’être bilingue, ni de parler l’anglais académique que l’on parle à Londres, mais plutôt un anglais « de base », que tout le monde puisse comprendre. Cela risque sinon d’être un frein dans tous les secteurs d’activité. Et je ne parle pas que du management, des achats ou de l’export…

Avec l’internationalisation des échanges, tout cadre peut être amené à avoir des relations avec des clients, des fournisseurs, des prestataires qui sont basés à l’étranger. On ne peut pas y échapper. Aujourd’hui, les fournisseurs de CRM par exemple, ont des plates-formes de développement en Europe de l’Est ou bien en Inde : il vous faut alors pouvoir communiquer, sans compter sur les applis !

Comment connaître le niveau requis par l’entreprise qui recrute ?

Certaines entreprises sont plus exigeantes que d’autres. Ce qui différencie les start-up des PME classiques, par exemple, c’est leur volonté de s’implanter à l’étranger et de se développer à l’international. Imaginez que vous soyez envoyés à Las Vegas, pour le CES[1]. Si vous ne parlez pas anglais, quel gain en tirerez vous ?

Mais ce n’est pas toujours évident de jauger le niveau requis par l’entreprise qui recrute : l’offre mentionne-t-elle des relations avec des interlocuteurs d’autres nationalités ? Trouvez vous « anglais obligatoire » ou « anglais indispensable » dans le descriptif ? Y a t il des formations ou des réunions à  animer en anglais, tous les mois ? Parfois cela fait partie des possibles, mais un collègue plus « à l’aise » s’en charge. C’est au cas par cas.

 

A part l’anglais, faut-il parler une seconde langue?

Ce que l’on constate, c’est qu’en effet, les entreprises qui visent un marché particulier recrutent en fonction : la semaine dernière, nous avons reçu une offre d’une entreprise créée à Arras par une Néerlandaise, qui recherchait un candidat parlant flamand, néerlandais ou anglais, pour prospecter les marchés belge et hollandais.  Mais cela reste à la marge… Même si une société travaille avec l’Inde ou la Chine, elle recherchera d’abord un candidat parlant anglais.

En revanche, c’est un atout au moment du recrutement : lorsqu’un recruteur doit choisir entre deux candidats, à niveau de compétences égales, et même si la langue n’est pas un critère exigé, il aura tendance à choisir le candidat polyglotte, qui a l’habitude de travailler en anglais. Cela peut faire la différence.

 

Y a-t-il des erreurs à ne pas commettre dans sa candidature, si l’on est un peu « juste » en langue ?

Oui, si vous avez passé un test linguistique, comme le TOEIC ou le TOEFL, attention au score et à la date : si cela remonte à une dizaine d’années ou si vous avez eu un score inférieur à 800 points, évitez de le mentionner dans votre CV ! Le recruteur cherche des compétences mobilisables immédiatement.

Dans le même ordre d’idée, essayez de vous repérer dans le référentiel européen pour évaluer clairement votre niveau. Et surtout n’indiquez pas « anglais scolaire », « allemand scolaire », « espagnol scolaire ». Si vous ne réussissez pas à vous exprimer de façon précise, si vous ne pouvez comprendre ce qu’une personne vous dit, est-ce que cela a un sens de le mentionner ?

D’autant que si c’est un critère important pour le poste, cela va faire partie du test de recrutement : à un moment de l’entretien, le recruteur va « switcher » 5 minutes en anglais et vous demander de vous présenter en anglais. Ou bien  il va vous mettre en situation et vous demander de répondre à un appel téléphonique pendant 1 heure. Mieux vaut donc se préparer, prévoir des questions/ réponses, revoir du vocabulaire technique lié au poste et au secteur d’activité, etc.

 

Si un poste me tente… Est-ce le moment de me former ?

C’est difficile de généraliser. Si le poste exige un anglais courant ou bilingue, un « anglais scolaire » risque de ne pas être suffisant. Mais tout dépend du contexte : est ce une entreprise qui travaille à 100% en anglais ou bien ponctuellement ?

On peut toujours améliorer ses langues, mais une simple formation risque de ne pas suffire pour se mettre à niveau… sauf si vous avez réussi à maintenir votre niveau.

Ce qui est conseillé, c’est d’entretenir son niveau au fil des années, grâce au CPF[2] ou au plan de formation de son entreprise. Même si on n’en a pas besoin tout de suite, c’est une bonne idée d’anticiper… Et les stages linguistiques ne sont pas réservés qu’aux étudiants !

 

Quelle formule choisir pour booster son niveau de langue ?

Dans tous les cas, votre consultant de l’Apec peut vous aider à choisir la formation la plus adaptée à votre situation. Tout dépend de votre profil et de votre objectif : quel niveau est demandé dans la majorité des offres qui vous intéressent ? Vous faudrait t il pratiquer à l’oral ? Cette première analyse vous donnera une première idée.

Aujourd’hui l’offre de formation est très variée : il est possible de prendre des cours au téléphone, ce qui est une bonne formule quand on travaille beaucoup à distance, mais ceux qui cherchent une réelle efficacité s’orienteront plutôt vers une formule en immersion que cela soit à l’étranger ou même en France…

Ce qui est compliqué, c’est si vous n’avez pas l’occasion de pratiquer immédiatement ce que vous avec appris, ni dans votre travail, ni dans votre vie de tous les jours, vous aurez du mal à maintenir votre niveau de langue.

Pour que cela soit bénéfique, il vous faudra faire des efforts : regarder des séries en vo, lire des articles ou écouter des podcasts sur des thèmes qui vous intéressent, etc. En 2019, c’est très facile et cela fonctionne très bien !

A savoir : N’hésitez pas à rencontrer un consultant de l’APEC, il existe 47 centres dans toute la France. Ils sont aussi joignables par téléphone, sans rendez vous avec la prestation Flash conseil : http://bit.ly/FlashConseilApec

[1] Consumer Electronics Show : le CES est le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique. Il se tient chaque année à Las Vegas au Nevada.

[2] CPF : Compte personnel formation : https://www.moncompteactivite.gouv.fr/cpa-public/

Propos recueillis par Agnès MOREL.